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Qui pour succéder à Carole Montillet ?

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À ce rythme-là, ce n’est plus ronger son frein que fait la Grenobloise Carole Montillet à chacune des compétitions internationales et également des épreuves des Jeux Olympiques qu’elle a la chance de commenter pour la télévision publique française. L’ancienne skieuse professionnelle reste non seulement la dernière Française à avoir glané un titre olympique en ski alpin, mais également et tout simplement, la dernière Française à avoir obtenu une médaille aux Jeux d’hiver.

Lorsque les skieurs et skieuses s’élanceront à l’hiver prochain au sein d’une nouvelle quête olympique, la skieuse de Villard-de-Lans fêtera les 20 ans de son sacre. Un jour historique et pour le moment, toujours pas égalé dans les rangs du ski alpin féminin français. Retour sur cette journée hors norme du côté de Salt Lake City et cartes sur table avec la question qui fâche tout un encadrement technique depuis de nombreuses années : qui pour succéder à Montillet, en descente ou dans une autre discipline ? 

Un sacre plein d’anecdotes 

C’est avec l’étiquette de porte-drapeau de la délégation française à Salt Lake City que la spécialiste des épreuves de vitesse s’avance vers ses deuxièmes Jeux Olympiques, quatre ans après ceux disputés en 1998 à Nagano. La pression est totale pour l’Iséroise, si bien qu’elle ne semble absolument pas en phase avec son ski et que les sensations sur la neige de l’Utah sont loin d’être excellentes, bien au contraire. 

Particulièrement émotive, mais également cartésienne, Carole Montillet profite du report de la descente au lendemain pour discuter avec son entraîneur et balayer d’un revers de manche tout ce qu’elle avait emmagasiné depuis plusieurs semaines, voire mois. À quoi bon ? Les sensations n’étaient pas les bonnes. 

Légende : Les montagnes de l’Utah représentent un excellent souvenir pour Carole Montillet

Sans vraie raison valable, elle accepte l’idée farfelue de son technicien personnel de tenter une nouvelle paire de ski pour la course, une avec laquelle elle n’a jamais couru par le passé. Le résultat n’est autre qu’un instant historique dans le ski et le sport français. Avec 45 centièmes d’avance sur Isolde Kostner et 83 sur la star Renate Götschl, Carole Montillet écrasait la course et devenait à 28 ans, en pleine force de l’âge, championne olympique de descente depuis les pentes de la station de Snowbasin. 

Difficile encore aujourd’hui de dire si Carole Montillet a fait preuve d’une certaine superstition ou non, peut-être à l’image de joueurs de poker professionnel, mais force est de constater que l’issue reste dans tous les cas grandiose. Un moment d’histoire qui n’a d’ailleurs toujours pas été égalé dans les rangs féminins… Et au cœur d’une nation aussi importante que la France dans le monde du ski alpin, cela peut faire tache. 

Qui pour prendre la suite ?

Longtemps, la skieuse bornandine Tessa Worley fut la seule à réellement suivre les traces de son aînée, côtoyée quelques années en équipe de France à ses débuts. Si la fin de carrière approche pour la Haute-Savoyarde, elle n’est toujours pas parvenue à décrocher la moindre breloque olympique dans sa spécialité qu’est le slalom géant. Bien qu’elle ait connu une carrière exceptionnelle avec deux titres de championne du monde dans la discipline et le gain d’un globe de cristal en 2017, elle va tout faire pour ramener une médaille olympique de ce qui s’apparente à 32 ans, comme ses derniers Jeux à l’hiver prochain en Chine. 

Plus forcément capable de rivaliser avec les autres cadors de la discipline sur le long terme, elle a vraiment fait de ces Jeux son dernier grand objectif en carrière. Tristement, elle continuera d’être l’arbre qui cache la forêt au sein de la délégation.

Légende : L’équipe de France masculine est en bien meilleure réussite que celle féminine 

S’il sera compliqué pour Worley d’aller chercher une médaille, mais qu’elle en est totalement capable, puisqu’elle a toujours répondu présente dans les grands événements, il semble presque impossible de voir une autre Française sur les devants de la scène dans les autres disciplines. À l’heure actuelle, la section féminine ne se targue pas de connaître la même réussite que les masculins…