Un an après l’arrivée de la COVID-19 en Europe, il est tout à fait légitime de se poser la question de l’impact de la crise sanitaire sur les différents marchés. Si depuis de nombreuses années les grandes villes françaises subissent une situation immobilière des plus tendues, qu’en est-il après une année de profonds bouleversements économiques et sociaux ? Placée quatrième au classement général des villes étudiantes de France, Grenoble porte également l’étiquette de « zone tendue » avec une offre de logements largement inférieure à la demande. Qu’en est-il aujourd’hui ? La crise sanitaire a-t-elle impacté le marché de l’immobilier grenoblois ? L’heure est au bilan.
Pour ce qui est du marché locatif, nous avons fait appel à Nicolas Goyet, fondateur de Flatlooker. Agence immobilière à Grenoble spécialiste de la gestion locative en ligne, Flatlooker constate une certaine stabilité du marché de l’immobilier. Grâce à la digitalisation d’une grande partie des procédures, les démarches se font facilement, les visites virtuellement et les délais sont plus courts. De quoi satisfaire aussi bien les propriétaires que les futurs locataires. Pour le reste, la demande reste nettement supérieur à l’offre.
Grenoble étant une grande ville universitaire, la rentrée 2020 n’a pas été épargnée par sa course au logement annuelle. Dès la mi-août, une grosse majorité des logements est déjà louée et il devient difficile de trouver un hébergement convenable. Avec 65 000 étudiants qui cherchent à se loger chaque année, Grenoble est désormais une ville très prisée des investisseurs. Et avec une si forte demande, investir dans du locatif n’encourt aucun risque. Parmi ses investisseurs, on trouve notamment des parents, qui préfèrent acheter directement un logement pour leur étudiant. Ils économisent ainsi un bon nombre de loyers mensuels à fonds perdus et s’assurent de ne pas avoir à se battre pour trouver un nouvel appartement d’une année sur l’autre. Sur le long terme, cet investissement devient une source de revenus constante non-négligeable.
Cependant, de la même manière que le marché locatif reste tendu, du côté des ventes, l’offre peine à satisfaire la demande. Grenoble bénéficie d’un pôle scientifique très attractif et de nombreux jeunes actifs s’y installent pour le long terme. La demande en T2 et T3 y est constante et les biens à vendre trop peu nombreux. Les nouveautés se font rares sur le marché et les quelques vendeurs à sauter le pas sont durs en affaires. La plupart d’entre eux cherchent en effet à revendre pour investir dans une maison, et aux alentours de Grenoble, les prix se veulent plutôt élevés de par le cadre naturel dont bénéficie la ville.
Enfin, depuis la fin du premier confinement au printemps dernier, on constate, à l’échelle nationale, une forte hausse des recherches de maison, et notamment des maisons avec jardin. L’espace extérieur est devenu un critère de choix. Et si le centre-ville de Grenoble et le quartier de l’Île verte sont très prisés, le prix de leurs biens immobiliers reste très élevé. Ainsi, les acheteurs ont plutôt tendance à se tourner vers les communes voisines, notamment Fontaine où les maisons se vendent moins cher et très rapidement.